Maladie de Lyme: de retour d’Allemagne, Michel-André Beloin respire le bonheur… et la santé

SANTÉ. Rayonnant. Voilà comment on peut décrire Michel-André Beloin après qu’il ait été subir un mois de traitements dans une clinique médicale en Allemagne, question d’éradiquer la maladie de Lyme de son système. Du 28 juillet au 25 août dernier, celui que plusieurs surnomment affectueusement «Mitch» a troqué les verdoyants paysages d’East Hereford pour la charmante petite municipalité allemande d’Ausburg. Plus précisément, à la clinique du docteur Carsten Nicolaus. Assis de trois à quatre heures par jour sur une chaise et connecté par intraveineuses, l’homme atteint de la maladie de Lyme se faisait administrer de bonnes doses d’antibiotiques afin de cibler les points d’infection. Des tests sanguins ont également été de son horaire quotidien. «Même si tout le monde me disait que ce docteur était le meilleur au monde pour traiter cette maladie, personnellement, j’avais des doutes. Je ne pensais jamais que ça marcherait autant», a-t-il avoué. Un mois plus tard, les traitements font effet. «Je me sens vraiment bien. Je peux maintenant faire des choses que je faisais avant, comme travailler ou faire du vélo. Disons que je suis revenu à 70 %, 80 %. Grâce à ces traitements, j’ai une deuxième chance à une vie meilleure.» Le principal intéressé ne doit cependant pas trop en faire, trop vite non plus. Son système immunitaire doit se recharger et ne pas être trop attaqué. «Parfois, c’est difficile, car je suis pas mal actif. Il ne faut juste pas que je m’épuise», ajoute-t-il. Et il y a également certaines restrictions alimentaires lors de la prise des médicaments, maintenant en comprimés. Pas le droit de produits laitiers ni trop de sucre. Pour cette dernière recommandation, pas de problème. «Je ne suis pas une bibitte à sucre. Laissez-moi mes chips par exemple», rigole-t-il. Pas encore de traitement au Québec Malgré plusieurs avancées dans le dossier, selon Michel-André Beloin, il est toujours impossible d’obtenir des traitements concernant la maladie de Lyme au Québec. À moins d’avoir la tique qui nous a piqués, un diagnostic est difficile à faire tomber. Parlez-en à «Mitch», à qui on a dit en erreur qu’il souffrait d’une violente forme de sclérose en plaques. «Je trouve ça vraiment frustrant qu’on ne puisse pas se faire soigner ici, alors qu’il s’agit d’un véritable fléau. On est obligé de voyager en Allemagne pour se faire soigner, ce qui entraîne des grandes dépenses.» Selon le principal intéressé, les antibiotiques qu’on lui a prescrits se retrouvent ici. Avant d’en aviser son pharmacien, il est reparti d’Allemagne avec une valise pleine de médicaments. «Je pensais avoir des problèmes aux douanes, mais, comme j’avais une prescription et qu’ils sont disponibles au Canada, on m’a dit que tout était OK.» En montrant une photo d’une douzaine de bouteilles de comprimés, il a dit sérieusement qu’il s’agissait de son déjeuner. Élan de solidarité Avoir été en Allemagne par ses propres moyens, «Mitch» avoue qu’il aura fallu qu’il s’endette au plus haut point. «Ç’aurait pratiquement été impossible, même», confie-t-il. Heureusement, plusieurs activités-bénéfices au cours des derniers mois ont permis d’amasser la coquette somme de plus de 32 000 $. «Je veux simplement dire merci à tous ceux qui m’ont aidé. C’était un fort élan de solidarité. Je suis touché de voir que mon histoire ait touché tant de gens.» Michel-André devra prendre sa médication pour encore six mois, après quoi celle-ci sera arrêtée. Il ne sera peut-être pas guéri totalement, mais il sera pas mal plus fonctionnel qu’il ne l’était au début de l’été. «Je vais maintenant profiter de la vie. J’ai passé proche de crever et, ça, ça donne une autre perspective à notre vie. Je ne suis pas un grand rêveur, mais j’avoue que j’aimerais voyager un peu, voir du pays», philosophe-t-il.