Laboratoires vivants: deux nouvelles initiatives annoncées par Ottawa qui auront des racines dans la région de Coaticook
AGRICULTURE. Le Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook (CIARC) ainsi que plusieurs fermes du coin participeront activement à l’implantation de deux laboratoires vivants au Québec. La ministre et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, en a fait l’annonce lors de son passage au CIARC, lundi après-midi (10 juillet).
Ces projets, menés par Agriculture et Agroalimentaire Canada, réunissent producteurs et scientifiques dans un travail de collaboration pour le développement de pratiques et de technologies novatrices afin d’accélérer le virage agroenvironnemental.
Les deux laboratoires vivants nécessiteront un investissement fédéral de plus de 16 millions de dollars sur cinq ans, en lien avec le programme Solutions agricoles pour le climat. Celui piloté par l’Union des producteurs agricoles vise à codévelopper, expérimenter et évaluer des pratiques de gestion bénéfique avec les producteurs de bovins, de porcs, d’ovins et de grandes cultures, soit les plus grands secteurs agricoles du Québec.
L’autre, géré par les Producteurs de lait du Québec, s’inscrit dans une stratégie globale visant à atteindre une production laitière à la ferme neutre en carbone d’ici 2050. C’est d’ailleurs à ce volet que participera le CIARC. Le président de l’organisme, Jean-Pierre Charuest, croit que l’implication du regroupement dans cette expérience est en fait une belle reconnaissance du travail accompli au fil du temps. « Ça fait déjà plus d’un an et demi qu’on déploie des initiatives sur les plantes fourragères, explique-t-il. Notre participation au laboratoire vivant est en lien avec ce travail. Elle pourrait s’étendre sur une période allant jusqu’à dix ans, ce qui est fort significatif. Ça ajoute aussi un gros morceau dans le déploiement de notre projet d’Institut bioalimentaire. »
Soulignons que le CIARC sera responsable du déploiement du projet en Estrie. Celui-ci compte six établissements, dont la ferme-école du Centre, la ferme Morine de Coaticook et la ferme Drouin, à Compton.
« Un des enjeux importants du laboratoire est que les activités réalisées par les chercheurs répondent aux besoins réels des agriculteurs. Ce sera notre rôle de nous en assurer », rajoute l’agronome et chargée de projets en plantes fourragères au CIARC, Marie-Pier Landry.
La ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, ne cache pas la fierté qu’elle ressent à l’idée que ces laboratoires vivants prennent en partie racine dans son comté. « Je suis très heureuse car ça touche à de vastes secteurs de l’agriculture. Il faut savoir qu’à titre de ministre, je n’ai pas participé à l’analyse des dossiers. Je disais seulement aux gens de chez nous qu’ils avaient besoin de faire leurs devoirs correctement, ce qu’ils ont fait », lance l’élue avec le sourire.
« Ces deux nouveaux projets de recherche font en sorte que les fermes deviennent elles-mêmes des laboratoires où on codéveloppe, met à l’essai et évalue de nouvelles pratiques. Cette approche permet de rejoindre un plus grand nombre de producteurs, d’accélérer l’adoption de meilleures pratiques et ainsi de rendre notre agriculture de plus en plus durable », estime Mme Bibeau