Le Parti saskatchewanais obtient un cinquième mandat consécutif en Saskatchewan

RÉGINA, Sask. — Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, et son Parti saskatchewanais ont obtenu un nouveau mandat, lundi, perdant dans les grandes villes tout en conservant leur emprise sur les zones rurales pour assurer leur victoire aux élections provinciales.

Le parti de M. Moe, au pouvoir depuis 2007, a été évincé de Regina par le Nouveau Parti démocratique (NPD) de Carla Beck et a perdu tous les sièges sauf deux à Saskatoon.

Il a cependant trouvé suffisamment de soutien partout ailleurs pour être élu dans 35 des 61 circonscriptions de la province, contre 26 pour le NPD.

«Merci encore une fois, Saskatchewan, d’avoir placé votre confiance dans notre parti, le Parti saskatchewanais», a lancé M. Moe alors que ses partisans réunis à Shellbrook applaudissaient et criaient.

«C’est l’élection la plus serrée qu’on a vue depuis un certain temps», a-t-il reconnu.

Le premier ministre réélu a soutenu que son gouvernement a entendu le message envoyé par les électeurs selon lequel il y a un mécontentement quant à la façon dont la province fournit les soins de santé, l’éducation et rend la vie abordable.

«Nous devons faire mieux et c’est certainement ce que nous allons faire», a-t-il assuré.

Le NPD progresse

Les néo-démocrates ont presque doublé leur nombre de sièges par rapport aux 14 qu’ils avaient au moment de la dissolution, faisant entre autres des gains à Regina et Saskatoon. Ce faisant, ils ont défait les ministres Christine Tell, Bronwyn Eyre et Paul Merriman à Saskatoon, ainsi que Laura Ross et Gene Makowsky à Regina.

Mme Beck a quant à elle été réélue dans sa circonscription, Regina Lakeview.

Mais avec 31 sièges ruraux contre 30 urbains, la marge d’erreur du NPD était très mince. Il lui fallait gagner les deux sièges de Moose Jaw et les deux de Prince Albert, ce qu’il n’a pas réussi à faire.

Mme Beck a prononcé son discours de concession à Regina sous les acclamations de ses partisans qui scandaient: «Carla! Carla!»

«Mes amis, nous sommes passés si près, a-t-elle dit. Beaucoup de gens ne nous donnaient pas beaucoup de chances, mais nous y avons cru.

«Nous avons donné aux gens une raison d’espérer à nouveau, et ce n’est pas rien. C’est une victoire en soi. Nous avons changé le paysage de cette province», a-t-elle souligné.

Des ministres réélus

M. Moe, qui en était à sa deuxième élection à la tête du Parti saskatchewanais, a conservé son siège dans Rosthern-Shellbrook.

D’autres ministres du Parti saskatchewanais ont été réélus, à savoir David Marit, Jim Reiter, Colleen Young, Lori Carr, Everett Hindley, Terry Jenson, Jeremy Cockrill, Tim McLeod et Jeremy Harrison.

Le Parti saskatchewanais est au pouvoir depuis 17 ans et le mandat qu’il a décroché lundi sera son cinquième consécutif. De son côté, le NPD cherchait à prendre le pouvoir pour la première fois depuis 2007.

Il s’agit toutefois de la troisième élection consécutive au cours de laquelle le Parti saskatchewanais perd des sièges, passant de 51 en 2016, à 48 en 2020, puis à 35 en 2024. Le parti avait 42 députés au moment de la dissolution en raison de défaites lors d’élections partielles, de départs à la retraite et d’accusations criminelles visant deux de ses membres.

L’identité de genre: un enjeu

Le vote a couronné une campagne d’un mois axée sur les soins de santé, le coût de la vie et la criminalité.

Mme Beck s’était engagée à dépenser davantage pour améliorer les soins de santé et l’éducation, à suspendre la taxe sur l’essence et à supprimer la taxe de vente provinciale sur les vêtements pour enfants et certains produits d’épicerie.

M. Moe, de son côté, avait promis un large allègement fiscal et s’était engagé à continuer de lutter contre la taxe fédérale sur le carbone.

Il avait également promis que sa première tâche en tant que premier ministre réélu serait d’interdire aux «garçons biologiques» d’utiliser les vestiaires réservés aux «filles biologiques» dans les écoles.

Mme Beck avait fait valoir qu’une telle interdiction rendrait les enfants vulnérables encore plus vulnérables. Elle avait par ailleurs promis d’abroger une loi du Parti saskatchewanais qui exige le consentement des parents si des enfants de moins de 16 ans veulent changer de nom ou de pronom à l’école.

Le NPD en position de force

Selon le politologue Charles Smith, du St Thomas More College de Saskatoon, la perte de sièges du Parti saskatchewanais signale une désapprobation de ses propositions politiques plus à droite.

«Je pense que nous avons vu un certain rejet du dernier mandat du Parti saskatchewanais par un pourcentage important d’électeurs», a analysé M. Smith.

«Je pense que c’est un parti très conservateur qui a mené une campagne très conservatrice et qui a fait campagne sur un programme politique très conservateur au cours des trois dernières années. Je pense que c’est en partie ce qui explique ces résultats», a-t-il ajouté.

Le politologue Daniel Westlake, de l’Université de la Saskatchewan, estime que Mme Beck et le NPD devraient être une force plus vocale en Saskatchewan avec les gains qu’ils ont réalisés.

«Je pense que le NPD apparaît davantage comme une menace pour le Parti saskatchewanais», a-t-il observé.

«Je pense qu’ils devraient être heureux d’être un caucus beaucoup plus important à l’Assemblée législative, mais ils ont encore beaucoup de travail à faire.»

— Avec des informations de Jack Farrell à Edmonton