Serge Riendeau reçoit un hommage canadien
AGRICULTURE. L’ex-président d’Agropur Serge Riendeau vient d’être honoré du Prix d’Excellence 2020 de Coopératives et mutuelles Canada (CMC). Ce prix honore les femmes et les hommes qui ont dédié des efforts remarquables à la cause et au développement d’entreprises coopératives et mutuelles.
«C’est une belle reconnaissance. Le mouvement coopératif c’est important, partout au Canada. D’être reconnu par nos pairs, est toujours valorisant. Je pense qu’on a une organisation qui est plus forte, qui parle d’une seule voix», nous dit Serge Riendeau en faisant allusion au CMC, né en 2014 de la fusion de l’Association des coopératives du Canada (ACC) et du Conseil canadien de la coopération et de la mutualité (CCCM).
C’est bien l’empreinte indélébile que Serge Riendeau laisse sur le mouvement coopératif au Québec qui marque les imaginaires. M. Riendeau qui mène une longue et belle carrière de 25 ans chez Agropur. Il en assure la présidence durant 15 ans, entre 2002 et 2017. Sous sa présidence, le chiffre d’affaires d’Agropur passe de 1,8 G$ à 6 G$. Agropur devient alors, la plus importante coopérative laitière au Canada et l’une de 20 plus grandes entreprises laitières au monde.
Les fusions réalisées en 2013 avec Farmers Cooperative Dairy en Nouvelle-Écosse, en 2014 avec Dairytowm au Nouveau-Brunswick puis, l’acquisition de Davisco Foods aux États-Unis et des usines de transformation laitières de Sobeys au Canada, ont marquées l’histoire d’Agropur. «Les coopératives sont des entreprises qui nous appartiennent. Ça permet aux producteurs de contrôler leur destinée, à du monde qui est bien implanté dans leurs communautés, de faire en sorte que la richesse est mieux partagée. Ces valeurs coopératives sont importantes», soutient Serge Riendeau.
Un engagement de longue date
L’engagement de monsieur Riendeau ne date pas d’hier. Il s’impliquait déjà en 1982 dans la Coopérative agricole de Coaticook. On le connaît aussi pour ses prises de position publiques et sans détour, dans les négociations commerciales entourant l’ACEUM et l’Accord de partenariat transpacifique. Il y a fermement défendu le système canadien de la gestion de l’offre.
M. Riendeau est aujourd’hui chef de la direction de la Commission canadienne du lait à Ottawa et relève du ministère canadien de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Il y est nommé en 2018 avec un mandat de trois ans. «Je m’assure que tous les intervenants ont accès aux mêmes chances en termes de compétitivité pour réussir. C’est un milieu que je connaissais bien et dans lequel je me plais. Avant je parlais au nom d’une entreprise, là on parle au nom de l’ensemble de l’industrie».
Le contact avec la terre demeure
Serge Riendeau est père de quatre enfants et garde les pieds sur terre grâce à sa ferme laitière Riendeau et Gendron à Coaticook et dont il est copropriétaire depuis 1976 avec son épouse Sylvie Gendron et leur fils Benoît. «C’est mon fils qui a pris la relève. C’est un plus pour moi. La ferme a pris beaucoup d’expansion avec 250 vaches à la traite chaque jour». La ferme n’est donc jamais très loin de son cœur.
Quel avenir pour l’agriculture?
M. Riendeau estime «qu’on est privilégiés au Québec de par le climat qu’on a et les ressources en eau. On a des universitaires qui gèrent les fermes, d’excellents gestionnaires. Quand je regarde les pratiques, plus respectueuses de l’environnement, et au niveau du bien-être animal, des bâtiments qui sont construits, ce sont tous des éléments qui sont prometteurs. Les produits laitiers canadiens ont une belle renommée mondiale. Je reste toujours très optimiste ». Serge Riendeau.
Honoré à maintes reprises
L’Ordre professionnel des agronomes du Québec lui remet en 2018 le Prix Adélard-Godbout, intronisé au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec et fait membre de l’Ordre du Mérite coopératif et mutualiste québécois. Il est en 2014 nommé Personnalité de l’année de la revue FORCES. Le Conseil de la transformation agroalimentaire (CTAQ) le nomme en 2008, Personnalité du monde alimentaire.
(Le Progrès de Coaticook)