Loi 17 sur la vérification d’antécédents judiciaires: Taxi 300 interpelle Québec
COATICOOK. La loi 17 sur l’industrie du taxi et la lenteur du système de vérification d’antécédents judiciaires constitue un frein à l’embauche de nouveaux employés, juge le propriétaire de Taxi 300, Raynald Drolet. «Dans une période où c’est difficile pour tout le monde de recruter du personnel, disons qu’on n’a pas vraiment besoin de ça», peste-t-il.
La nouvelle loi demande donc de faire vérifier les antécédents judiciaires des futurs chauffeurs directement à un poste de police. Or, celui de la MRC de Coaticook n’offre plus ce service et Sherbrooke refuse de traiter la demande puisque l’entreprise est basée hors du territoire sherbrookois. M. Drolet doit donc faire parvenir la demande par voie postale et le traitement prend deux mois, selon ses estimations. «C’est réellement décourageant, lance-t-il. Je me trouve chanceux quand je trouve un candidat. Quand on s’aperçoit maintenant qu’il en a pour deux mois avant de travailler [la vérification des antécédents est obligatoire pour débuter le travail et même les cours], le candidat nous dit de laisser faire et qu’il trouvera quelque chose d’autre.»
Ce qui irrite d’autant plus, c’est que par le passé, le service était offert ici même à Coaticook. «Ça ne prenait que 20 minutes et on repartait avec la certification», explique M. Drolet.
La disposition met en péril certains services, estime le propriétaire de l’entreprise Taxi 300. «Par manque de personnel, on doit fermer les dimanches et en soirée, la semaine, après 17 h 30. Avec la levée du couvre-feu et la réouverture des bars, je n’aurai pas le personnel pour répondre à la demande. Comment vont s’organiser les gens ayant un pris un verre d’alcool? Comment voyageront les étudiants cet été au travail?»
Dans une lettre envoyée à la députée de Saint-François, Geneviève Hébert, Raynald Drolet demande au gouvernement de revoir la loi 17 pour offrir de nouveau le service de vérification d’antécédents judiciaires sur internet, comme cela se faisait avant l’entrée en vigueur de la loi. «Comme ça prend du temps de modifier une loi, je demande à ce que le service soit offert à la SQ de Coaticook. Ça peut être fait rapidement si les gens se parlent.»
Selon M. Drolet, il n’est pas le seul à vivre cette situation. Il partage ses doléances avec des collègues de La Sarre, Sept-Îles, Saguenay, Mirabel, Blainville, Rouyn-Noranda, Gaspé, Joliette et Saint-Félicien.