Production maraîchère en serres: L’Abri végétal proposera des légumes encore plus «verts»
COMPTON. Au cours des prochains mois, L’Abri végétal investira des sommes importantes pour faire pousser ses légumes de façon encore plus «verte». On souhaite ainsi délaisser l’énergie fossile pour se concentrer sur des énergies hydroélectrique et solaire.
L’entreprise agroalimentaire de Compton, qui se spécialise dans la production maraîchère en serres, fait partie des 71 projets qui ont été retenus pour faire partie du programme d’extension au réseau triphasé, proposé par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. Ce réseau, dont le courant circule sur trois fils plutôt qu’un seul, permet une consommation plus grande d’électricité et rend ainsi possible l’utilisation d’appareils qui ont besoin de beaucoup de puissance. «Aujourd’hui encore, on utilise le propane ainsi que des huiles recyclées pour notre production. Ce n’est pas réellement l’idéal, car on envoie de la combustion dans notre beau ciel de Compton. Heureusement, ce sera bientôt chose du passé avec ce programme», lance fièrement le copropriétaire de l’entreprise, Frédéric Jobin-Lawler.
Le projet, qui nécessitera des investissements de plus de 135 000 $, est couvert à 75 % par une subvention gouvernementale.
Les dirigeants de L’Abri végétal comptent également participer au programme Transition énergétique Québec. Grâce à celui-ci, on souhaite implanter un système de géothermie «2.0», comme ils aiment bien le spécifier, car, L’Abri végétal a été parmi les pionniers à utiliser cette technologie. «On est présentement à l’étape des études de forage, pour savoir quelles quantités d’eau on pourra prélever de la nappe phréatique. Avec le principe de la géothermie, on pourra en extraire la chaleur et chauffer de façon efficace nos serres. L’eau sera ensuite retournée dans la nappe», explique M. Jobin-Lawler.
Ce procédé nécessitera toutefois des investissements d’environ 700 000 $, ce qui correspond à l’achat d’une cinquantaine de petites unités.
Énergie solaire et projet d’agrandissement
Avec sa trentaine de variétés de légumes et sa production annuelle d’environ 165 000 livres, L’Abri végétal possède des serres d’une superficie de plus de 3000 mètres carrés. Les propriétaires caressent le projet d’augmenter cette surface de 50 % au cours des prochains mois. «Pour ce faire, ça nous prend la concrétisation du projet d’électricité triphasée», explique l’autre copropriétaire de l’entreprise, Annie Lévesque.
«On veut réussir à déplacer notre production en périodes automnale, hivernale et printanière, poursuit-elle. On veut fournir localement à des périodes où il y a un manque et ainsi occuper une niche qui ne se fait pas dans notre région.»
Récemment, on a levé le voile sur des panneaux solaires, lesquels peuvent être orientés vers les serres. «On vient réfléchir la lumière du soleil, ce qui nous permet d’utiliser encore moins d’électricité. Mathématiquement, 1 % de lumière supplémentaire est proportionnel à 1 % de plus en termes de production. C’est quelque chose de très intéressant l’hiver. Il faut toutefois être attentif à ce que la plante peut être capable d’absorber», reconnaît Frédéric Jobin-Lawler.
La popularité des légumes locaux
Depuis le début de la pandémie au printemps 2020, les propriétaires de L’Abri végétal ont remarqué un fort engouement pour les produits locaux. «Une fois que t’as goûté à nos tomates, c’est difficile de revenir en arrière. Nos produits sont goûteux. En plus d’encourager localement, les gens sont conscientisés à cette fraîcheur. Ils voient la différence. Et je suis certaine que ça va perdurer dans le temps», mentionne Mme Lévesque.
La prochaine saison s’annonce très occupée. Voilà un défi auquel Annie et Frédéric comptent s’attaquer avec leur équipe.
Les légumes de L’Abri végétal sont disponibles au kiosque de l’entreprise, situé sur le chemin Drouin, ainsi qu’au Marché de soir de Compton, les jeudis en fin d’après-midi, à compter de la fin juin.