Course unis pour la cause: les athlètes viendront en aide au jeune Anthony

WATERVILLE. Au premier regard, Anthony Rivest-Goulet semble en pleine santé. L’adolescent de 14 ans souffre toutefois de dysphasie, accompagnée d’une déficience intellectuelle moyenne. Grâce à la visibilité qu’apportera la course Unis pour la cause, sa maman, Mélanie Goulet, souhaite faire tomber les tabous autour de cette «maladie invisible».

Il y a quelques semaines, les organisatrices de la course Unis pour la cause ont rencontré Mélanie et Anthony pour leur annoncer la bonne nouvelle. Leur événement allait leur venir en aide. «Ces quatre filles-là, ce sont des femmes de cœur, estime la maman. De nos jours, les gens sont très occupés dans leur routine. Elles prennent plutôt le temps de faire quelque chose  pour des gens de leur communauté. C’est tout à leur honneur.»

Dans le choix de la famille aidée, Véronique Blais voit également une belle occasion de faire la lumière sur un handicap difficilement explicable. «On ne parle pas tant de la maladie mentale, raconte celle qui organise l’événement depuis maintenant quatre ans, avec trois de ses comparses. Je trouve qu’il s’agit d’une belle opportunité pour que les gens en apprennent davantage, comme ils l’ont fait pour la fibrose kystique et la sclérose en plaques, des maladies dont souffraient deux de nos anciens participants.»

Dans la vie de tous les jours, Mme Goulet s’est souvent retrouvée seule pour élever son petit garçon. «Le fait de recevoir l’aide de la course, ça fait chaud au cœur, avoue-t-elle. Je me suis toujours débrouillée dans la vie. Il a donc fallu que j’apprenne à me faire aider, que j’accepte d’être limitée à ce que je peux maintenant offrir à mon garçon.»

Des «cadeaux» pour Anthony

Même si sa motricité s’est grandement améliorée depuis son enfance, Anthony demeure avec des lacunes académiques importantes, soit pour lire, écrire et compter. «Il est souvent impossible d’apposer un diagnostic clair et précis, car on y  retrouve beaucoup de zones grises. C’est pourquoi j’ai arrêté depuis quelque temps de chercher des étiquettes pour décrire ce qu’il vit»,  explique Mme Goulet.

Les fonds amassés lors de la course permettront à la famille d’offrir des services de neurofeedback à Anthony. «Ça l’aidera à stimuler certaines zones du cerveau afin de lui permettre un meilleur équilibre. Cette méthode n’est pas magique, mais elle permettra certainement de développer d’autres parties du cerveau pour compenser celles qui sont plus faibles.»

On aimerait également offrir à Anthony des séances en compagnie d’un orthopédagogue. Ce professionnel pourrait l’aider à travailler, pratiquer et, surtout, à mémoriser l’information.

Question de l’encourager, des cours de musique et un camp estival seraient également dans les plans des organisatrices de la course, si les fonds sont bien évidemment au rendez-vous. L’option musique semble intéresser le jeune ado. «J’ai un <I>drum<I> et une guitare électrique», lance Anthony, qui ajoute que son groupe préféré est AC/DC. «C’est une façon pour lui de s’extérioriser. Il adore la musique et tout ce qui est <I>freestyle<I>, mentionne sa maman.

Anthony a promis qu’il allait participer à l’événement du 11 juin, notamment en courant avec les participants. «La présence des personnes pour lesquelles on vient en aide motive grandement nos coureurs. C’est une motivation à se surpasser pour eux», croit Mme Blais.