Détresse en milieu agricole: la psy Pierrette Desrosiers souhaite mieux outiller ses collègues
SOCIÉTÉ. La psychologue Pierrette Desrosiers souhaite mieux outiller ses collègues afin de mieux intervenir auprès des agriculteurs en détresse.
Pour se faire, elle met sur pied une formation s’attaquant à cette problématique, une première dans le milieu, assure-t-elle. «Trop peu de spécialistes comprennent réellement toutes les facettes des entreprises familiales agricoles et sont bien outillés pour répondre à leurs enjeux», fait savoir Mme Desrosiers.
Intervenir auprès de cette clientèle, majoritairement composée d’hommes, comporte de grands défis pour les psychologues. «Les membres de la famille ont à interagir dans leur milieu de travail pendant de longues heures et poursuivent souvent par la suite les discussions à la maison ou dans les réunions familiales. Cela peut devenir très problématique lorsque des conflits surgissent au sein du groupe», avance la psychologue.
Comme le milieu agricole se veut traditionnaliste, le professionnel de la santé mentale doit détenir une expertise sur l’approche auprès des hommes, les dynamiques d’entreprises familiales et aussi une bonne connaissance de cette sphère d’activité, propose Mme Desrosiers. «En ce moment, au Québec, très peu d’intervenants ont ces compétences nécessaires pour répondre aux enjeux particuliers de nos agriculteurs.»
Pierrette Desrosiers souligne toutefois les efforts de l’Union des producteurs agricoles, laquelle a formé 600 sentinelles dont le rôle est de repérer les signes de détresse ou de changements de comportement d’un producteur agricole. «Il ne faut pas en rester là. Une fois les premiers signes décelés, il est nécessaire de s’assurer que des intervenants seront disponibles et formés pour agir sur ces problématiques complexes et multiples», explique Mme Desrosiers.
La psychologue offrira cette formation une première fois le 26 octobre prochain, à Montréal, en collaboration avec l’UPA.