Coaticook: la petite histoire du docteur Germain
MÉDECINE. Si la médecine a bien changé au cours des dernières années, une chose demeure. «Ça prend de l’empathie et de l’écoute pour bien faire ce métier», avance le docteur Richard Germain, qui est en résidence à Coaticook depuis 40 ans déjà.
«Des fois, tu n’as peut-être pas le temps, mais il y a toujours une façon de bien conseiller ses patients», a-t-il expliqué aux membres de la Société d’histoire de Coaticook venus l’entendre lors d’un récent déjeuner-conférence.
Le docteur Germain a débuté ses études en 1972, à l’Université Laval, et a obtenu son diplôme cinq années plus tard. Il a débuté sa pratique à Coaticook et n’a jamais quitté la Vallée. «À l’époque, il y avait un besoin criant de médecins, se souvient-il. La personne en charge du recrutement, c’était mon oncle [Gilbert Germain]. Comme je connaissais la place et les besoins, j’ai accepté le défi.»
La fin des années 1970 a laissé place à la pratique individuelle pour la médecine de famille et de groupe. «C’était en quelque sorte un visionnaire, mon oncle, car il travaillait déjà de cette façon.»
«Aujourd’hui, la médecine est certes plus complexe avec toutes ces nouvelles technologies, mais est d’autant plus complète, résume M. Germain. Tu as des confrères et consoeurs de travail, qui sont des infirmières, des pharmaciens et des travailleurs sociaux. Ils travaillent avec toi et se partagent les tâches. Le traitement est d’autant plus complet.»
«Mononcle Biscuit»
Surnommé «Mononcle Biscuit» par ses plus jeunes patients, le docteur Richard Germain a toujours eu un faible pour la pédiatrie. «C’est d’ailleurs cette spécialité que j’aurais choisie si je n’étais pas devenu généraliste, dit-il.»
Et comment a-t-il obtenu ce fameux surnom? «J’ai toujours aimé donné un petit biscuit, non-sucré, bien évidemment, aux enfants. J’en ai gagné plusieurs de cette façon et je n’ai plus de difficulté à faire leur suivi», rigole-t-il.
Avenir à Coaticook
Présentement, la région de Coaticook compte une douzaine de médecins. Quelques départs sont à prévoir au cours de la prochaine année et le principal intéressé souhaite que le tout se fasse dans l’harmonie. «J’espère que les besoins de notre région seront respectés par les autorités régionales, note-t-il. Nous sommes tout de même chanceux à Coaticook d’avoir ce bassin de médecins. East Angus n’en a même plus. J’avoue aussi, qu’avec le temps, je vois que les régions sont défavorisées au détriment des grands centres.»
La retraite approche peut-être pour ce docteur de 66 ans. Que fera-t-il une fois qu’il accrochera son stéthoscope? «J’espère demeurer dans la médecine, en donnant du temps aux soins palliatifs, à l’aide médicale à mourir», souligne-t-il en précisant son expérience dans le domaine.