Tissus Geo. Sheard fête son 80e anniversaire

COATICOOK. Tissus Geo. Sheard célèbre cette année son 80e anniversaire. Au fil du temps, l’entreprise coaticookoise a su tirer son épingle du jeu afin de poursuivre ses activités dans le domaine du textile, aujourd’hui un secteur pratiquement rayé de la carte au pays.

Les dirigeants de Tissus Geo. Sheard ciblent trois clés qui lui ont permis de demeurer un joueur important dans ce secteur: l’innovation, la recherche et le développement. «La très grande majorité des usines qui ont fermé leurs portes au cours des dernières années faisaient des produits de commodité, lance le président Iskender Sheard. Malheureusement, on ne peut pas compétitionner avec des marchés comme ceux de l’Extrême-Orient ou de l’Asie. Il faut se spécialiser dans un créneau particulier et c’est ce qu’on fait depuis le milieu des années 1970.»

Grâce à la vision de son paternel, Douglas, le fils du fondateur de l’entreprise, Tissus Geo. Sheard fournit les fabricants de mobiliers de bureau et de distributeurs de tissus depuis plus d’une quarantaine d’années. «75 % de notre chiffre d’affaires se situe aux États-Unis», précise M. Sheard.

«C’est là qu’il faut être, précise sa sœur et vice-présidente de l’entreprise, Perihan Sheard. Le marché est plu grand, alors qu’au Canada, celui-ci est saturé.»

Des investissements importants

Afin de conserver sa compétitivité sur les marchés qu’elle dessert, l’entreprise a investi entre cinq et six millions de dollars au cours des dix dernières années. «90 % de nos équipements sont très modernes, fait savoir M. Sheard. Il y a 50 ans, un métier à tisser pouvait effectuer une cinquantaine de battement à la minute. Aujourd’hui, ils en font plus de 700. Définitivement, si on n’avait pas réalisé ces investissements, on ne serait plus là aujourd’hui.»

«Lorsque nos anciens employés reviennent nous voir, ils n’en reviennent pas de voir toute cette technologie et à quel point ç’a évolué rapidement», dit Mme Sheard.

Justement, l’ajout d’équipements un peu plus technologiques à la production fait en sorte que les types d’emplois sont un peu plus diversifiés que lorsque l’usine a ouvert ses portes. N’empêche, à l’image de ce que vit la région, Tissus Geo. Sheard a aussi quelque peu de difficulté à recruter de nouveaux employés. «Ça fait partie de la "game", raconte Iskender Sheard. On est un peu plus chanceux en matière de rétention des employés, car nos salaires sont un peu plus avantageux.»

Pour sa sœur, le défi demeure toujours au niveau de la formation. «Il n’y a plus d’école du textile, mentionne-t-elle. Il faut donc qu’on soit à la hauteur pour former notre propre personnel.»

«Il faut donc poursuivre notre recherche, pousser les nouvelles technologies, créer de nouveaux produits et être à la recherche de nouveaux looks», concluent les dirigeants.

 

La petite histoire de l’entreprise

1931

Diplôme en textile de l’Université de Bradford d’Angleterre entre les mains, George Sheard immigre au Canada afin de prendre la direction d’une usine de textile britannique, en Beauce.

1937

M. Sheard fait l’acquisition d’une usine de textile dans le village de Way’s Mills et se lance en affaires. Il commence à produire des tissus de laine pour la confection de manteaux qui seront vendus sur le marché canadien.

1942

Un incendie ravage l’usine de Way’s Mills. On déménage ainsi la production dans un bâtiment de la rue Merrill, qui appartenait jadis à l’ancienne Cabico. C’est toujours à cet endroit que travaillent aujourd’hui la cinquantaine d’employés de l’entreprise.

1955

Le fils de M. Sheard, Douglas, obtient son diplôme en design de textile de l’Université Leeds, en Angleterre, et se joint à l’entreprise.

1976

Sous la direction de Douglas, Tissus Geo. Sheard change de vocation et se spéciale maintenant dans la conception de tissus d’ameublement pour le marché du meuble commercial.

1994

Les enfants de Douglas, Iskender et Perihan, prennent la relève de l’entreprise.