L’ex-maire Lamoureux lève le voile sur 30 années de vie politique à Coaticook
BILAN. Il y a quelques jours, Bertrand Lamoureux est entré une dernière fois à l’hôtel de ville en tant que maire de Coaticook. L’ex-élu dit n’avoir aucun regret sur sa décision de se retirer et dresse un bilan positif sur ses 30 années de vie politique municipale. Il faut remonter à la fin des années 1980 pour mettre le doigt sur l’intérêt de M. Lamoureux face à la chose politique. «J’étais alors président de la Chambre de commerce, précise-t-il. À l’époque, on demandait à ces dirigeants d’agir en tant qu’observateur aux assemblées du conseil. Ç’était comme une pratique et c’est vraiment là que j’ai eu la piqûre.» Loin d’être un inconnu en ville (il a longtemps été propriétaire d’un concessionnaire automobile, en plus d’avoir été impliqué chez les Lions et au Club de golf!), le principal intéressé s’est d’abord laissé tenter par un poste de conseiller municipal. «Ce sont les gens de la Chambre de commerce qui m’ont incité à me présenter. Ils m’ont poussé car ils croyaient avoir besoin d’un représentant du monde commercial autour de la table.» Pari réussi, puisque Bertrand Lamoureux fait son entrée au conseil de ville en 1987. Au cours de ses quatre mandats et demi à titre de conseiller, l’élu a piloté de nombreux dossiers, en compagnie du maire de l’époque, André Langevin. Ce dernier est d’ailleurs le père de la première politique familiale du Québec, une initiative appréciée de celui qui sera son successeur. «La loto-bébé aura fait le tour du monde, se souvient M. Lamoureux. C’était une belle initiative. On avait tous à cœur nos familles, alors on a voulu les aider. Ç’a donné ce résultat.» À son troisième mandat à titre de conseiller, M. Lamoureux a dû faire face aux restrictions imposées par le maire Langevin, qui souhaitait atteindre un taux de taxation très faible, en plus du déficit zéro. «Ç’a été difficile, confie-t-il. On a négligé bien des choses, car il fallait couper beaucoup. M. Langevin était très rigide, mais disons qu’il savait où il s’en allait. On s’est rendu compte que cette philosophie n’était pas l’idéal, alors quand je suis arrivé à la mairie, il a fallu investir dans certains projets. Il a fallu redonner un coup.» Maire depuis 2005 L’arrivée de Bertrand Lamoureux à titre de maire de Coaticook s’est concrétisée en 2005. De son aveu, il était même prêt à occuper ce poste quelques années auparavant. «Après trois mandats comme conseiller, je me sentais prêt à être maire. Mais, M. Langevin était solidement en poste. Les affaires de la ville allaient bien. J’ai donc décidé d’attendre», explique celui qui aura donc été élu par acclamation en 2005, lors du retrait de la vie politique de son prédécesseur. Certains dossiers ont retenu l’attention du maire Lamoureux au cours de ses trois mandats. Il y a eu le Fonds de création d’emploi, au début de son règne. «On voulait que les industries aient plus d’employés et d’en amener de nouveaux dans la région.» Comme quoi la problématique du manque de main-d’œuvre ne date pas d’hier. Un des plus importants legs qu’il laissera à la municipalité est probablement celui de la revitalisation du centre-ville. En 2007, les résultats d’une étude ont eu l’effet d’un coup de poing pour ceux qui y ont participé. «On s’est fait dire que notre centre-ville était laid. On a pris les moyens pour ne pas se le faire dire deux fois. Ç’a été le début de la transformation du centre-ville. Aujourd’hui, il est très beau et il fait l’envie de bien des gens. Dans l’étude, il y avait aussi des idées pour amener Coaticook à un autre niveau, dont l’éclairage de la Gorge la nuit.» Cette idée a fait son petit bonhomme de chemin jusqu’en 2014, où Foresta Lumina est né. Le projet, propulsé par Moment Factory, a d’abord été accueilli par certains questionnements de la part du maire Lamoureux. «On nous a demandé 150 000 $ au départ, se souvient-il. C’était un gros montant, mais on a pris la chance. C’était un coup de dé, mais, heureusement, on a misé sur un cheval gagnant. On a aussi pris la décision d’investir, car quand tu as ta ville à cœur, tu prends tous les moyens pour la rendre vivante et la faire rayonner à l’extérieur de ses frontières.» Enfin la retraite! L’heure de la retraite a enfin sonné pour Bertrand Lamoureux. Il dit vouloir qu’on se souvienne de lui pour le Centre sportif de l’école secondaire La Frontalière, auquel la Ville a participé financièrement à la hauteur de 700 000 $. Même chose pour la revitalisation du centre-ville. Que fera-t-il maintenant de ses temps libres? «J’ai l’idée de faire du bénévolat. Pour l’instant, je souhaite faire du ménage dans mes idées et planifier ma retraite.» Gardera-t-il un œil sur les affaires municipales? Pas nécessairement! La preuve: il a «oublié» de regarder la première séance du conseil municipal des nouveaux élus. Toutefois, il aimerait prodiguer un conseil aux gens maintenant réunis autour de la table. «Il faut travailler en équipe, présenter un front uni. Ils ont aussi un bon leader en Simon [Madore, le nouveau maire de Coaticook]», conclut-il.