300 emplois demeurent vacants à Coaticook
TRAVAIL. La MRC de Coaticook affiche toujours un fort taux de plein emploi, si on se fie aux 300 postes qui ne trouvent pas preneur dans la région.
La directrice du développement économique de la MRC de Coaticook, Nathalie Labrie, confirme cette «grande quantité» d’emplois vacants. «C’est beaucoup, mais il s’agit presque du même nombre qu’avant la pandémie, explique-t-elle. Ça cause néanmoins des soucis aux entreprises qui voient parfois leur objectif de développement freiné par un problème de main d’œuvre.»
Mme Labrie est convaincue que le fonds Innove, créé par la MRC, a quelque peu atténué ce phénomène de la rareté de main-d’œuvre. Les 350 000 $ en subventions accordées à 48 entreprises depuis trois ans ont créé un levier économique de 16 M$. Ce programme de 100 000 $ par année sera prolongé pour permettre aux entreprises de se moderniser, d’investir dans l’automatisation et d’effectuer un virage numérique. L’objectif consiste à améliorer la productivité.
Mme Labrie a récemment vu apparaître une rareté de main-d’œuvre parmi les professionnels, comme les emplois associés au secteur financier. «C’est nouveau comme phénomène. On le constate même à la MRC où je recherche encore un conseiller économique. Je reçois habituellement une trentaine de CV, mais c’est actuellement moi qui joue le rôle de chasseuse de têtes», démontre-t-elle.
Même le Carrefour Jeunesse-emploi de la MRC de Coaticook est en recrutement depuis 18 mois pour un agent de migration Place aux jeunes.
La MRC constate des pénuries dans tous les domaines et aux quatre coins de la MRC. Les besoins demeurent criants pour des postes de journaliers et dans les métiers. Les entreprises font des pieds et des mains pour dénicher des soudeurs, des machinistes, des programmeurs et en maintenance.
Le commerce de détail et l’industrie touristique courtisent parfois les mêmes candidats.
Tout n’est pas noir
Tout est loin d’être seulement noir dans le paysage économique. Mme Labrie signale des bilans positifs post-pandémie pour de nombreuses entreprises de la région. Elle cite notamment en exemple les entreprises associées à la transformation alimentaire, les quincailleries, les épiceries et les centres de jardins.
Cabico procède actuellement à un agrandissement de 18 M$, tandis que des nouveaux acheteurs ont pris le relais à Cuisine L’Angélique, au Domaine Ives Hill, à Moderne Cuisines & Design, ainsi qu’au camping et au dépanneur du lac Lyster. S’ajoutent l’investissement d’un million chez Gagné Lessard Sports et l’arrivée de la boulangerie Ô Terroir.
Parmi les solutions à envisager, Mme Labrie propose le recrutement à l’étranger, l’innovation, l’investissement dans l’automatisation et une offre plus généreuse des logements et des maisons afin d’accueillir de nouvelles familles désirant travailler et habiter dans la région.