Allergique à la poussière de farine, la propriétaire de Cuisine L’Angélique vend son entreprise
ÉCONOMIE. Allergique à la poussière de farine, Caroline Roy a dû prendre la difficile décision de vendre son «bébé», Cuisine L’Angélique, à Benoît Cuchet. Ce dernier devient donc le nouveau propriétaire et directeur général de l’entreprise coaticookoise.
La passation des pouvoirs a été réalisée en mai dernier, mais annoncée publiquement tout récemment. L’allergie que Mme Roy a développée au cours des trois dernières années l’a poussée à agir rapidement. «Ça fait quelque temps déjà que je ne peux même plus mettre les pieds dans mon usine, se désole-t-elle. Ce qui est d’autant plus difficile dans tout ça, c’est que ça me ramène au deuil que je dois faire de ma passion. Ne plus voir ma gang tous les matins, mettre les mains à la pâte et cuisiner, ça me fait extrêmement mal.»
«Je suis quand même très fière de passer le flambeau, rajoute la fondatrice de l’entreprise. Mon rêve a toujours été de voir L’Angélique grandir et d’aider le plus de gens. On a fait la rencontre de Benoît et, de fil en aiguille, il nous a confié qu’il avait le goût de relever un nouveau défi, d’avoir sa propre entreprise. Il y a eu un match d’affaires et on a commencé les démarches.»
M. Cuchet a fait ses preuves à Marieville, en Montérégie, où il a travaillé au sein de l’entreprise Rougie, principal producteur de foie gras de la province. «Mon expérience est concentrée dans les produits de niche, qui sont porteurs de valeurs, indique le nouveau gestionnaire, avec un accent français qui trahit ses origines européennes. C’est exactement ce que je retrouve au sein de Cuisine L’Angélique. Ici, on aide la communauté cœliaque et les gens intolérants au gluten. On n’est pas là pour produire de simples produits. Et c’est ce qui m’a séduit dans cette entreprise.»
La transaction comprend également le bâtiment, qui est l’ancienne usine de la Laiterie de Coaticook, sur la rue Cleveland. «C’était extrêmement important que l’entreprise demeure à Coaticook, même chose pour les emplois. On ne voulait pas juste vendre notre idée et nos recettes. On a à cœur notre équipe en place», souligne Mme Roy.
Dans l’immédiat, la nouvelle équipe de gestion souhaite consolider ses acquis en province. «Naturellement, on veut être distribué dans le reste du Canada. L’Ontario, qui est le plus gros marché près de chez nous, est dans notre deuxième phase de développement. L’Ouest canadien viendra par la suite, même chose pour les États-Unis. Caroline a toujours rêvé de percer le marché de l’Europe. Quand elle entend mon accent, elle y croit davantage», rigole Benoît Cuchet.