Centre-ville de Coaticook: les commerçants s’en sortent quand même bien
ÉCONOMIE. Depuis le début de la pandémie, les différents paliers de gouvernement ont martelé l’importance de l’achat local. Une récente visite chez plusieurs commerçants du centre-ville de Coaticook permet de constater que le message passe relativement bien.
Tout sourire après avoir servi une cliente à la recherche bottes pour son enfant, la gérante de la boutique Bout’choux, Isabelle Charest, admet que les affaires vont relativement bien. «Les gens continuent de nous apporter leur support. On ressent aussi l’impact des gens qui quittent la grande ville pour s’installer chez nous. Chaque semaine, on voit quatre ou cinq nouvelles familles nous découvrir. À long terme, c’est du positif pour nous et pour l’économie de notre région.»
À la Bijouterie Yvette, les propriétaires disent devoir combattre avec les différentes plateformes numériques. «On s’en sort quand même bien, souligne Sylvie Caron. Une chose qu’on peut offrir contrairement aux géants du numérique, c’est le côté humain et les explications. Par exemple, si tu cherches une bague ou encore une montre, on peut te guider dans cet achat et, tout dépendant du travail que tu fais, ça peut influencer le choix du matériel ou encore de la forme.»
«Ce qui est un peu triste du commerce en ligne, c’est que les gens lisent des choses, y croient, pour ensuite se faire arnaquer, poursuit-elle. Ils viennent nous voir pour réparer les pots cassés. On devient des dépanneurs et, en même temps, ils découvrent le genre de services qu’on peut offrir et sont conquis.»
Même son de cloche chez Brunelle Électronique. «Ça va vraiment bien chez nous, admet le responsable du service à la clientèle, Yvon Desindes. On se croise les doigts pour que les gens continuent de magasiner localement. C’est quelque chose que j’ai toujours fait, d’ailleurs. Je commence toujours par nos commerçants. S’ils n’ont pas le produit en magasin, ils peuvent même le commander. Ça ne me dérange pas d’attendre.»
Problèmes d’approvisionnement
Du côté du Foyer du Sport, le propriétaire Francis Harvey a pu profiter de l’engouement des gens pour les activités de plein air. «Ça nous a beaucoup aidés au cours des derniers mois, confie-t-il. Toutefois, là, on se retrouve avec des problèmes d’approvisionnement.»
Il cite en exemple les vélos. «C’est devenu ridicule, peste-t-il. On n’est même pas capable d’en avoir. Habituellement, en avril, la plupart de mes vélos sont tous en magasin. Là, je n’ai reçu qu’à peine 10 % de mon inventaire. Ce problème-là se vit aussi dans les accessoires pour les vélos, comme les tubes et les pédales.»
Aux yeux de M. Harvey, les clients demeurent compréhensifs face à cette situation. «La situation se vit partout en province. On espère revenir à la normale un jour», laisse-t-il entendre.
Le courage de se lancer en affaires
Se lancer en affaires, ça prend du courage diront plusieurs entrepreneurs. Le faire en pleine pandémie, ça en prend certainement doublement. C’est pourtant ce qu’a fait Joëlle Leiffet, propriétaire du restaurant Mutti Café, au centre-ville de Coaticook.
«Depuis que nous sommes retournés en zone orange, les affaires vont bien. Les gens sont heureux de retrouver notre cuisine qui sort de l’ordinaire», dit-elle.
Joëlle, qui se décrit comme une «café-holic», a mis sur pied son projet l’an dernier, lors des premiers mois de la pandémie. «J’en ai parlé à ma mère et on a pensé à créer un restaurant. Quand j’ai vu l’affiche « À louer » sur le local en face de mon studio [de photographie], c’était un signe. On a finalement ouvert nos portes l’automne dernier. Ç’a vraiment été vite.»
«Il ne faut surtout pas être gêné de franchir nos portes. Les gens qui viennent conquis. Et ça vaut aussi pour tous nos commerçants du centre-ville», conclut-elle.