Hugues Émond tire sa révérence avec le sentiment du devoir accompli
ÉDUCATION. Hugues Émond a certainement eu un petit pincement au cœur lorsqu’il a vu quitter la cohorte de finissants de l’école La Frontalière, le 23 juin dernier à Coaticook. Pour ce directeur de longue date, il s’agissait de sa dernière «fin d’année scolaire», après 34 ans dans le milieu de l’éducation.
Celui qui occupait la chaise de direction de l’école secondaire coaticookoise depuis cinq ans et demi en aura fait du chemin au cours des dernières décennies.
Éducateur physique durant trois ans en début de carrière, il devient ensuite titulaire de classes dans différentes écoles du Centre de services scolaire des Sommets (secteur Memphrémagog), où il œuvre à tous les niveaux du primaire.
Cette période durera 14 ans, jusqu’à ce qu’il bifurque vers le rôle de directeur. «J’ai fait mes premières armes à la direction de deux écoles primaires d’Asbestos pendant deux ans, et j’ai par la suite occupé la direction des écoles Saint-Barthélémy (Ayer’s Cliff) et Dominique-Savio (Sainte-Catherine-de-Hatley) pendant cinq ans. Et avant de m’amener à Coaticook, j’ai dirigé l’école secondaire l’Odyssée (Valcourt) durant huit ans», énumère Hugues Émond.
«J’ai vraiment eu un parcours atypique, car je ne me destinais pas nécessairement à une telle carrière. Je suis quand même très fier de mon cheminement. J’aime me faire croire que j’ai été utile dans la vie de plusieurs élèves en leur donnant un petit tremplin pour la suite de leurs études», analyse le Magogois de 57 ans.
LA PANDÉMIE RETARDE SA SORTIE
Même s’il a passé plus de la moitié de sa carrière dans le rôle de directeur, M. Émond soutient avoir apprécié tout autant ses années comme enseignant. «Les défis étaient différents, mais l’objectif restait le même: comment je pouvais faire progresser une communauté apprenante. Et je me considère très choyé, puisque j’ai toujours travaillé avec des équipes et des collègues en or», louange celui qui sera remplacé par Yannick Roberge à la Frontalière.
Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas la pandémie qui le pousse vers la retraite. «En fait, j’avais même prévu arrêter un an plus tôt, mais en accord avec mon équipe, j’ai décidé de continuer une année de plus», laisse entendre celui qui sera officiellement «en congé» à compter du 30 juin.
NE PLUS ENTENDRE LA CLOCHE
N’ayant pas de projet précis en tête, Hugues Émond entend bien recharger ses batteries au cours de la prochaine année et profiter de son statut de retraité. «Je souhaite consacrer plus de temps à des projets dans lesquels je suis déjà impliqué, comme la Fondation Christian Vachon et le Club cycliste Memphrémagog. J’ignore si je vais être capable d’occuper efficacement tout mon temps. Mais je suis certain que je ne m’ennuierai pas de cet horaire réglé à la minute près par une cloche», lance-t-il en riant.
Le vétéran de l’éducation régionale pourra également préparer le terrain pour sa conjointe Claude Gaouette, qui prendra à son tour sa retraite l’an prochain, après une carrière de 35 ans. «Nous étions dans les mêmes cours à l’université et nous avons fait nos débuts dans l’enseignement en même temps», explique M. Émond.
«C’est quand même spécial que nous soyons encore ensemble après toutes ces années. Notre premier contact n’avait pas été très glorieux, alors que je lui avais lancé involontairement un ballon en plein visage. C’était une bien drôle de façon de commencer une relation», se remémore-t-il avec humour.