La construction d’une Maison des aînés à Coaticook dérange le voisinage
COATICOOK. La construction de la future Maison des aînés de Coaticook ne fait pas que des heureux. Des plaintes concernant les travaux, notamment en raison de la poussière, ont été déposées à la Municipalité. Le résultat final semble aussi inquiéter le voisinage. «C’est un véritable monstre qui se construit dans ma cour arrière», peste Antoine Gérin.
Ce résidant de la rue Orcutt est devenu propriétaire en mai 2020. À l’époque, seuls quelques arbres occupaient le site de ce qui allait devenir cette infrastructure gouvernementale. «On savait bien que ce terrain vacant ne le resterait pas indéfiniment, souligne M. Gérin. On était conscient de ça. On a donc fait nos devoirs et demandé à notre notaire de vérifier le zonage, qui était alors résidentiel. Il n’était pas permis de bâtir plus de deux étages. La hauteur maximale était de neuf mètres.»
«Quand on a entendu parler de la Maison des aînés, on nous a expliqué le projet comme quatre unités d’habitation. Ce printemps, lorsqu’il y a eu la pose de repères d’arpentage, c’est là qu’on a commencé à se poser des questions sur l’ampleur du projet. On a complètement été estomaqué de découvrir que les quatre maisonnées avaient fait place à un immense bâtiment multifonctionnel de trois, quatre étages, pas mal plus haut que ce qu’on pensait.»
La Ville de Coaticook a en effet modifié son règlement de zonage pour accommoder la construction d’un tel établissement. «Ce qui me dérange, c’est qu’on dirait que tout a été fait en catimini, sans communication auprès des citoyens concernés, se désole Antoine Gérin. J’ai le sentiment que des citoyens ont été abandonnés à leur sort. À coup sûr, la valeur de ma propriété va diminuer. Ce n’est pas juste une question d’argent, mais aussi une question de bien-être.»
Il cite en exemple la diminution de la marge de recul et la construction d’un mur et d’un trottoir, en plus du bruit possible des unités de climatisation. «A-t-on pensé à des mesures d’atténuation? À ce que je peux voir des plans, il n’est même pas prévu d’avoir une haie de cèdres, des arbres ou même une clôture. Et ça, c’est sans compter une année de chantier que nous devons encore endurer.»
«IL FAUT SE LAISSER LE TEMPS»
Le maire de Coaticook, Simon Madore, entend ces doléances. Il fait d’abord remarquer l’importance d’un projet comme celui de la Maison des aînés pour une ville comme Coaticook. «Quand on se fait offrir une Maison des aînés par le gouvernement, un projet d’au-delà de 35 millions de dollars, il aurait fallu le refuser? Dire non, je ne veux pas ça chez nous? Je pense qu’il faut se laisser le temps. Là, on est en pleine construction, il y a de la poussière et du bruit. Oui, on a eu des plaintes, mais on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs», rétorque-t-il.
Quant à l’emplacement de l’établissement, il affirme que le site, près de l’hôpital, faisait du sens. «On s’est quand même fait offrir de peut-être conserver notre hôpital 24/7 et de consolider les activités de notre hôpital», laisse entendre le premier magistrat.
«Il n’y a plus beaucoup de sites où il est possible de construire dans notre ville. Chaque fois qu’un projet nous est présenté, on l’étudie pleinement et on fait les choses de façon constructive et dans le respect», conclut-il.