Laurier Gagnon souhaite conduire des écoliers le plus longtemps possible
SOCIÉTÉ. Âgé de 78 ans, Laurier Gagnon veut profiter de sa passion de conduire des autobus scolaires pour devenir un jour le plus vieux à diriger ce type de véhicule au Québec.
Toujours en pleine forme, le Coaticookois comptait les jours avant la rentrée scolaire au moment d’écrire ces lignes. Il était très fébrile à l’idée de renouer avec les élèves du primaire et du secondaire et de reprendre la route. «J’adore conduire et j’aime les enfants, mais c’est la sécurité des enfants qui est la priorité», insiste-t-il.
Ce natif du village de Moe’s River, aujourd’hui Compton, conduit des autobus scolaires depuis 1970. Il a débuté avec des enfants à bord à Sherbrooke, mais c’est dans la défunte Municipalité de Gagnon (Côte-Nord) qu’il poursuit sa carrière en pilotant un véhicule similaire, mais avec des travailleurs du chemin de fer à bord.
Il habite quelques endroits au cours de sa vie, comme au Manitoba, à Montréal ou à Sorel. Il pilote alors occasionnellement des autobus pour arrondir ses fins de mois. Il transporte parfois des élèves même pendant sa carrière de 25 ans comme mécanicien dans une compagnie de transports basée à Montréal.
Sa carrière de «chauffeur d’autobus» occupe davantage son temps depuis sa retraite à titre de mécanicien au tournant des années 2000. Sorel est d’abord son port d’attache avant de s’établir à Coaticook il y a 11 ans.
C’est donc depuis deux décennies que Laurier Gagnon s’éveille à 3 h 15 du matin et démarre son bus garé dans sa cour dès 6 h du matin. «J’ai hâte tous les jours et j’adore mon métier, même si on doit être toujours prêt à la même heure, même l’hiver», confie-t-il.
La route le passionne, car il a déjà roulé jusqu’à 220 km par jour avec 40 jeunes à bord. Aujourd’hui, il enregistre quelque 120 km quotidiennement sur la route séparant Martinville et Coaticook. Il dépose sa trentaine d’élèves à Martinville, à l’école Sacré-Cœur et à la Frontalière. «Je n’ai même pas de problème avec les jeunes, dit-il. On peut avoir du fun dans la discipline, mais sans être trop sévère.»
Malgré le kilométrage accumulé, M. Gagnon remercie le ciel de l’avoir épargné côté accident. «Aucun jeune n’a été heurté par une voiture pendant ma carrière, même si des automobilistes me doublaient en moyenne une fois par semaine dans mon précédent circuit malgré les clignotants, dit-il. Les automobilistes respectent toutefois beaucoup plus la signalisation depuis une dizaine d’années, atteignant presque un score parfait sur mon actuel circuit.»
M. Gagnon tient à rassurer les parents que l’industrie des autobus scolaires exerce un rigoureux suivi sur la santé des conducteurs de plus de 75 ans. Voilà pourquoi il croit être en mesure de rejoindre l’actuel doyen de 83 ans au Québec, car il prend un soin jaloux de sa santé.
Il invite les usagers de la route à faire preuve de prudence et de patience depuis la rentrée scolaire de ce jeudi 26 août.