Les fermetures de commerces ébranlent Coaticook
AFFAIRES. Une autre tuile est tombée sur la tête du centre-ville de Coaticook, le 7 mars dernier, avec la fermeture d’une institution ayant pignon sur rue depuis plus de 60 ans, en l’occurrence le Café Central.
Ces portes closes s’ajoutent à l’Eggspress du Verger récemment, en plus du Hamster Mégaburo et du Foyer du Sport. S’ajoute la fermeture d’un autre restaurant, la Maison du Verger de Compton, qui appartenait aux mêmes propriétaires que l’Eggspress. Après 34 ans en affaires et sans relève, Maryse et Nil Cournoyer ont décidé de tourner la page.
Dans le cas du Café Central, la propriétaire Line Talbot a décidé de vendre et de fermer après 16 ans en affaires à la même adresse. Elle évoque des problèmes de santé, un essoufflement après de longues heures de travail et une pénurie de main-d’oeuvre pour expliquer sa décision. «Ç’a été plus facile à prendre en raison de mes problèmes de santé, mais ce fut plus difficile à trancher quand on voit notre clientèle au rendez-vous tous les jours», commente celle qui craint que d’autres réduisent leurs heures ou ferment également leurs portes.
«Il est maintenant le temps de passer le flambeau à une autre personne», lit-on sur la page Facebook du restaurant.
Des réactions
Le maire de Coaticook, Simon Madore, est davantage désolé que préoccupé. Il rappelle que ces restaurants fonctionnaient bien, mais que la retraite, la maladie, l’essoufflement et la pénurie de main-d’oeuvre ont eu raison des restaurateurs. «La Ville ou la MRC ne peut pas vraiment intervenir dans ces situations», signale-t-il.
Il concède que ça fait tout de même mal à l’économie, surtout que les affaires étaient bonnes et que les établissements étaient rentables. «On voit déjà les autres restaurants prendre la balle au bond en offrant des déjeuners. L’offre de la restauration demeure présente, insiste-t-il.»
En réunion avec d’autres gens d’affaires le 7 mars dernier, le maire Madore entend rallier le milieu économique pour travailler davantage en amont pour prévenir ces fermetures. «Cette rencontre aura une suite en préparant, notamment, une opération de démarchage ou pour attirer de nouveaux commerces, par exemple», dit-il.
La ministre et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, se dit préoccupée par une vitalité économique à la baisse depuis quelque temps. «C’est un défi à relever, surtout avec les aides financières déjà accordées par les gouvernements, constate-t-elle. On devra peut-être se tourner vers du soutien à l’embauche.»
Le préfet de la MRC de Coaticook, Bernard Marion, s’interroge aussi beaucoup sur les fermetures qui s’additionnent. «On voit que c’est difficile pour certains, mais les fermetures s’expliquent surtout par la pandémie, l’absence de relève et la pénurie de la main-d’oeuvre, précise-t-il. On l’observe à Sainte-Edwidge-de-Clifton où le dépanneur est à vendre depuis trois ans, car les propriétaires y consacrent beaucoup d’heures.»