Mélissa Généreux recrutée par Québec solidaire: le Docteur Réjean Hébert trace des parallèles avec son parcours
POLITIQUE. L’arrivée de la Docteure Mélissa Généreux en politique n’est pas sans rappeler le parcours de Réjean Hébert, qui a été député péquiste de Saint-François et ministre de la Santé, de 2012 à 2014. Le principal intéressé trace lui-même certains parallèles.
Lorsqu’il a appris la nouvelle que Mélissa Généreux se joignait à Québec solidaire dans la même circonscription qu’il a représentée, le médecin et chercheur a d’abord été heureux pour sa collègue. «Elle apportera beaucoup de crédibilité à Québec solidaire. Je pense que cette formation politique a fait un bon coup en la recrutant.»
M. Hébert dit connaître la nouvelle candidate depuis qu’elle a été nommée directrice de la Santé publique en Estrie en 2013, année où ils ont dû gérer la crise de Lac-Mégantic. L’ex-élu croit que son passage en politique et celui de la Docteure Généreux sont relativement similaires. «Quand on essaie d’influencer les politiques publiques pour qu’on ait des populations plus en santé, il vient un moment où on veut utiliser le levier de la politique elle-même, qui est un levier fort important pour faire avancer ce genre de dossiers. Je suis très heureux que quelqu’un de sa trempe ait décidé d’embrasser cette option, tout comme je l’ai fait.»
Lorsqu’elle a officialisé son entrée dans l’arène politique il y a quelques jours, Mélissa Généreux a affirmé que «la reconstruction du réseau de la santé passait par une gestion de proximité, une approche communautaire et en donnant plus de place aux patients, aux organismes et aux employés dans la prise de décision». Une vision qu’endosse Réjean Hébert. «Elle fait une lecture très lucide de ce qu’il faut au système de santé. Il faut une décentralisation vers les régions. Il faut aussi décentraliser les missions. Ça ne fait pas de sens de mettre les CLSC avec les hôpitaux et les CHSLD. On l’a bien vu durant la pandémie. Il faut également retrouver une participation citoyenne dans le système de santé et une approche populationnelle.»
«Parlons aussi de la promotion de la santé et de la prévention. C’est comme ça qu’on va diminuer les maladies chroniques et qu’on va diminuer le recours au système de santé. Elle ne l’a pas nécessairement dit, mais ça fait partie de son école de pensée, j’en suis certain», lance M. Hébert.
Souvent, on souhaite faire son entrée en politique avec les meilleures intentions, mais les mains sont-elles trop souvent liées lorsque vient le temps de passer à l’action? «Je pense plus que ce qu’il nous faut, c’est du temps. En santé, ça en prend pour faire des choses importantes. Et c’est ce qui m’a manqué», raconte l’ex-ministre de la Santé, qui aurait bien voulu faire avancer son projet d’assurance-autonomie.
Réjean Hébert dit garder un œil attentif sur ce qui passe sur le terrain, sans nécessairement être impliqué dans quelque parti que ce soit. Il surveillera la course dans l’ancien comté qu’il a dirigé. «Je pense qu’elle a des chances de l’emporter, pense-t-il à propos de la candidature de Mélissa Généreux. Bien humblement, dans Saint-François, j’ai brisé le plafond de verre après un règne libéral de plus de 20 ans. Alors, tout peut arriver. Mme Généreux n’est certes pas une candidate poteau. En même temps, la circonscription n’est pas facile à remporter, avec sa dualité à la fois urbaine avec Sherbrooke et rurale avec la région de Coaticook. C’est un comté extrêmement intéressant.»