Danaël Desbiens: un athlète qui détonne à Saint-Venant-de-Paquette

SAINT-VENANT-DE-PAQUETTE. Le proverbe disant qu’il faut tout un village pour élever un enfant s’applique parfaitement à Danaël Desbiens. Le jeune de 15 ans a longtemps été le seul enfant à Saint-Venant-de-Paquette. Question de passer le temps dans son p’tit coin de pays, l’adolescent a développé une réelle passion pour la course à pied.

« Il y a une ou deux familles qui viennent tout juste de s’installer à Saint-Venant. J’ai donc perdu mon titre de seul enfant du village, mais on peut dire encore que je suis le seul ado de la place. », rigole Danaël. 

Ce dernier a grandi dans la petite municipalité de 69 habitants reconnue pour son Sentier poétique et être la terre d’accueil de Richard Séguin. Pour les amateurs de culture, il s’agit d’un endroit rêvé. À l’inverse, pour un adolescent, on est bien loin de ce sentiment. « C’est sûr que des fois, je trouve ça un peu plate, lance-t-il avec sincérité. Je suis loin de mes amis, de la ville, bref, de tout. Mes parents m’aident beaucoup à m’occuper. Ils me trouvent certaines petites jobines, comme faire le gazon chez une voisine, des trucs du genre. Je vais parfois jouer au tennis avec mon père. Et ma mère fait souvent le taxi. Pour ça, je ne la remercierai jamais assez. »

UN GARS TRÈS SPORTIF

Alors qu’il était au primaire, Danaël Desbiens s’était inscrit à une « petite course de cross-country » organisée par son école. « J’ai vraiment aimé ça. J’ai eu la piqûre », explique-t-il.

À son entrée au secondaire il y a deux ans, il se joint au Club de course La Frontalière. « C’est là que j’ai développé ma passion pour ce sport. Ce que j’aime de notre groupe, c’est l’amitié, la camaraderie qu’entretiennent les coureurs. On est là pour s’entraider. C’est un peu moins axé sur la compétition et les performances. »

Tout le contraire de son quotidien de la dernière année et demie, puisque l’athlète s’entraîne maintenant avec les meilleurs au Club d’athlétisme de Sherbrooke. « Je mets beaucoup d’efforts pour arriver à un niveau élite », explique-t-il.

Ça se traduit par des entraînements presque tous les jours, avec une seule petite journée de repos. « Je dois courir environ 60 à 70 kilomètres chaque semaine. Ça me demande une discipline incroyable. C’est sûr que des fois, ça ne me tente pas. Quand j’ai ce feeling, je pense à tout ce que j’ai fait et je me dis que je ne peux pas abandonner. Ça m’aide beaucoup. C’est vrai que c’est difficile aussi de jongler avec le sport, les études et les amis, mais j’y parviens. »

Récemment, Danaël a remporté les Championnats québécois sur piste dans sa tranche d’âge, en plus de monter sur la plus haute marche du podium lors de l’épreuve de 5km au Demi-marathon de Sherbrooke chez les 13-19 ans. « J’ai aussi couru un 800 mètres en deux minutes neuf secondes, ce qui est un bon temps pour un coureur de mon âge. »

En plus de se passionner pour la course, l’adolescent étudie même la science derrière cette épreuve sportive. « J’ai un grand intérêt pour les équipements et la biologie. Je lis beaucoup sur ce domaine. La science peut certainement aider l’être humain à courir un marathon sous la barre des deux heures. »

Le rêve ultime du Paquettevillien serait de participer un jour aux Jeux olympiques. « Je veux tout faire pour y arriver. L’an prochain, je ferai le saut chez les juvéniles, ce qui pourra aider à mon classement. Si j’ai des bonnes notes par la suite, j’aimerais bien regarder des collèges américains qui ont des programmes de cross-country, voir s’il serait possible d’obtenir une bourse d’études », conclut-il.