Des moments de bonheur aux côtés de Gwen

SAINT-HERMÉNÉGILDE. Si bien des gens redoutent les lundis, Rébecca Laroche, elle, les adore. C’est lors de cette journée qu’elle se rend au Ranch St-Hubert, à Saint-Herménégilde, afin de passer un peu de temps avec Gwen, une jument qui l’aide dans son développement.

« Content ». « Gentil ». Voilà les deux mots qu’elle lance avec beaucoup d’aplomb et un énorme sourire en brossant l’animal. Le vocabulaire de la femme de 36 ans se limite peut-être à ces expressions, mais ses yeux pourraient raconter une histoire entière. 

Ce qu’il faut comprendre, c’est que Rébecca est née prématurément. Dans ses premières journées de vie, elle a contracté la méningite, qui a attaqué son cerveau. « Les médecins nous avaient dit qu’elle ne parlerait pas, qu’elle ne marcherait pas et qu’elle serait sourde, raconte sa maman, Sylvie Laroche. Ç’a été tout un choc à encaisser. Aujourd’hui, elle a encore des séquelles de la maladie, bien évidemment, mais elle est toujours avec nous et peut vivre de belles expériences. »

Le conjoint de Mme Laroche, Jean Jeanson, témoigne des bienfaits de ces sessions équestres. « Quand elle est avec le cheval, son attitude change. Être avec cet animal, ça la rassure. C’est le bonheur total, je dirais. Quand la journée est terminée, je sais que ç’a été un moment formidable pour elle. »

L’instructrice Mariemay Tremblay s’occupe de Rébecca depuis quelque temps déjà. « On voit très bien qu’elle aime ça. Elle pousse des cris de joie. C’est contagieux pour nous. On ne peut s’empêcher de sourire quand elle vient nous visiter », mentionne-t-elle.

Rébecca Laroche et son cheval Gwen. (Photo Le Progrès de Coaticook – Vincent Cliche)

Lors de ces rendez-vous hebdomadaires, dont le dernier de la saison a eu lieu le 28 octobre, plusieurs ateliers sont inscrits au menu. « On vise des activités qui vont travailler son côté moteur. Parfois, on va ramasser des objets qui sont plus près, d’autres plus loin, ce qui la force volontairement à se pencher davantage. Ça vient bonifier son équilibre. Depuis que Rébecca est avec nous, je vois beaucoup plus de fluidité dans ses mouvements, surtout lorsque vient le temps de monter le cheval », poursuit Mariemay.

Et c’est exactement ce qu’elle voit dans la grande majorité de ses cavaliers, qu’ils soient jeunes ou plus âgés. « Je vois un grand impact sur leur confiance en eux, surtout chez les enfants qui s’extériorisent davantage. »

Jean Jeanson croit que ce type de programme devrait être offert à l’ensemble des enfants en difficulté, même si celui de Saint-Herménégilde n’est pas reconnu comme étant équithérapeutique, « C’est inexplicable le lien qui se crée entre l’animal et l’humain. Il n’y a que du bon qui peut ressortir de cette rencontre. Et ça, ça vaut une tonne de médicaments », image-t-il.

Après les cours, Rébecca prend le temps d’accompagner le cheval jusqu’à l’enclos. (Photo Le Progrès de Coaticook – Vincent Cliche)

La maman de Rébecca a elle aussi que de bons mots pour le personnel du Ranch St-Hubert. « Ils sont des plus accueillants et n’ont jamais eu peur de prendre soin de ma fille. »

Depuis le début de l’été, Rébecca passe quelques moments en maison privée, du côté de Martinville, ce qui offre à sa famille un peu de répit. À son retour, elle aime bien passer du temps avec sa mère ainsi que son beau-père et aussi un nouvel ami poilu du nom d’Oscar. « C’est mon chien, raconte M. Jeanson. Elle le cherche souvent et adore prendre des marches en sa compagnie. Elle pourrait parcourir des kilomètres en sa compagnie. Pour moi, c’est un autre des bienfaits de la zoothérapie », conclut-il.