Parc éolien dans la MRC de Coaticook: « je ne comprends pas l’urgence d’agir », lance Martine Ouellet 

ENVIRONNEMENT. Martine Ouellet était de passage à Coaticook, mercredi soir (30 octobre), pour livrer une conférence intitulée « Le détournement de la transition énergétique ». Invitée par un comité citoyen voulant faire la lumière sur la création d’un parc éolien dans la MRC de Coaticook, elle a affirmé ne pas comprendre l’urgence d’agir face à ce projet.

Près de 150 personnes, selon les organisateurs, se sont déplacées pour entendre l’ancienne cheffe du Bloc québécois et ex-ministre des Ressources naturelles. 

« Quand on dit qu’on souhaite construire des éoliennes pour aider à la transition énergétique, j’ai un peu de difficulté avec ça, mentionne l’ingénieure de formation qui a œuvré durant près de 20 ans chez Hydro-Québec. On a assez d’électricité pour subvenir à nos besoins et pour décarboner notre province. Il faut cependant arrêter les mauvais projets d’exportation et arrêter de faire venir les carnivores électriques de la planète, comme les centres de cryptomonnaies. »

Certes, l’éolien est une énergie renouvelable, mais la conférencière croit qu’il vaut mieux ne pas construire de telles structures en territoire habité. « Il y a des impacts au niveau du son, des infrasons et de la faune. Et ça, c’est sans compter ceux sur la baisse de la valeur des résidences », avance-t-elle.

« Même chose pour notre territoire agricole. Nous n’avons que 2 % de nos terres qui le sont. Pourquoi irait-on les sacrifier pour construire des éoliennes? Après qu’on ait réalisé des chemins et d’immenses bases de béton, on ne pourra plus rien faire pousser sur ces espaces », note Mme Ouellet.

Plutôt que de faire affaire avec des entreprises privées, les municipalités devraient se retourner vers Hydro-Québec pour la réalisation de ce type de projet, estime l’invitée. « De cette façon, on pourrait prendre davantage notre temps et demander un BAPE [Bureau d’audiences publiques en environnement] pour y voir plus clair pour chacune des communautés. D’ailleurs, je ne comprends pas l’urgence d’agir dans ce dossier. Le territoire sera toujours là dans plusieurs années, tout comme le vent. Si on agit rapidement, ça ne peut que profiter aux entreprises qui cherchent à s’enrichir. »

Rappelons qu’au printemps dernier, la MRC de Coaticook a organisé trois rencontres citoyennes sur la possibilité d’implanter un projet d’éoliennes sur son territoire. La zone de projet à l’étude comprend les municipalités de Saint-Venant-de-Paquette, Saint-Malo, Sainte-Edwidge-de-Clifton, Saint-Herménégilde, Dixville et Coaticook. « Les emplacements précis seront déterminés de concert avec les propriétaires fonciers, la Commission de protection du territoire agricole du Québec et en fonction d’une étude d’impacts à venir [si le projet va de l’avant] », avait précisé le préfet de la MRC de Coaticook, Bernard Marion.