Un réaménagement d’horaire «prometteur» à La Frontalière
COATICOOK. La rentrée scolaire à l’école secondaire La Frontalière a été marquée par un changement pour le moins notable pour les élèves et les membres du personnel, lundi dernier (26 août), avec l’ajout d’une période supplémentaire à l’horaire qui est consacrée aux études ainsi qu’à une activité personnelle.
Si ce format d’horaire existe déjà dans d’autres institutions scolaires de la province, il s’agit tout de même d’une première du genre à La Frontalière. Concrètement, tous les élèves bénéficient de cette période quotidienne, d’une durée de 37 minutes.
Sur un horaire de neuf jours, six périodes sont dédiées à un moment d’études et trois pour une activité personnelle, au goût de l’élève. Ce dernier a d’ailleurs l’embarras du choix pour ce volet, que ce soit des ateliers de relaxation, une panoplie de disciplines sportives, l’apprentissage d’une nouvelle langue et même de la programmation robotique.
«Chaque professeur s’est vu retrancher du temps dans sa période d’enseignement pour l’investir dans cette nouvelle plage horaire. Au bout de la ligne, l’enseignant a le même temps avec les élèves et ce changement s’inscrit dans ses tâches. C’est ce qui nous permet d’offrir autant de variétés, puisque ça n’aurait pas été possible d’engager d’autres corps de métier pour y arriver», partage la nouvelle directrice de La Frontalière, Geneviève Crête.
Des gains à bien des niveaux
À son avis, ce changement apportera son lot de bénéfices pour les jeunes.
En ce qui a trait à la période d’activité personnelle, par exemple, Mme Crête est convaincue qu’elle permettra une plus grande équité entre les élèves, en plus de favoriser l’intégration scolaire. «Il y a des élèves pour qui faire des activités en dehors des heures scolaires était impossible, que ce soit pour des enjeux de transport scolaire ou financier. De plus, les groupes sont formés en regroupant les élèves du premier cycle ensemble, soit première et deuxième secondaires, ainsi que du deuxième cycle. Ça inclut nos jeunes en adaptation scolaire qui seront mélangés avec les élèves du régulier, ce qui favorisera le sentiment d’appartenance et l’ouverture face aux autres.»
Pour la période consacrée aux études, La Frontalière entend tirer le maximum de ce temps «précieux» pour offrir tous les outils nécessaires aux jeunes pour bien faire leurs travaux. «On vise à augmenter les compétences en méthodologie. La réalité est qu’il y a des élèves qui n’ont jamais appris à étudier ou qui le font avec de mauvaises habitudes qui ne sont pas efficaces. On veut leur donner ces ressources qui sont essentielles dans la réussite scolaire pour développer leur autonomie avant d’aller vers le cégep ou un diplôme d’études professionnelles.»
Ultimement, l’un des objectifs est de permettre aux jeunes d’accomplir toutes leurs tâches en classe, plutôt que d’être obligés de rouvrir leurs livres une fois à la maison. «Si je prends l’exemple de nos élèves en difficulté d’apprentissage, on leur demande de déployer beaucoup d’efforts dans la journée. Avec cette période, on pourra les décharger et leur permettre de décrocher, une fois rendus à la maison.»
«Ce qui n’est pas négligeable, aussi, est le fait qu’il s’agit d’une période individuelle de qualité, sans cellulaire ni écran. Ce sont 37 minutes durant lesquelles l’attention de l’élève est portée uniquement sur ses devoirs. Ça peut s’avérer beaucoup plus «payant» qu’une heure ou même deux heures d’étude à la maison, avec un petit frère qui court autour de la table, une télévision ouverte dans le salon et un cellulaire à portée de main», conclut Geneviève Crête.