Une tournée en France pour… une psychologue
EUROPE. À l’instar d’un chanteur au sommet de sa popularité, Pierrette Desrosiers s’envolera en France pour une tournée. Cependant, au lieu de livrer des tubes sur scène, la psychologue coaticookoise offrira une dizaine de conférences reliées au monde agricole.
En plus de faire un saut à Paris, Mme Desrosiers s’arrêtera dans les communes d’Auffay, Mauron, Saint-Saturnin, Montmarault, Limoges et Sauveterre-de-Guyenne, du 16 mars au 4 avril. Cette tournée chez nos cousins français prend racine à la suite d’un reportage de la psycoach à l’intérieur de la revue Travaux et innovations, publié il y a trois ans. «J’ai eu beaucoup de "feedback", raconte-t-elle. Les gens se sont intéressés à mon message et voulaient en savoir davantage. Ils ont consulté mon site internet et se sont inscrits à mon infolettre. Ils disaient que je possédais une expertise encore inconnue en France.»
Mis à part quelques expressions «québécoises» qu’elle devra traduire pour son nouvel auditoire, la conférencière croit que les thématiques qu’elle abordera ont une consonance universelle. «Les sources de problèmes psychosociaux sont pratiquement identiques en France, précise-t-elle. La surcharge de travail, la bureaucratie, le manque de relève, le célibat sont tous partagés par les agriculteurs, peu importe où ils se retrouvent sur la planète. En France, certains d’entre eux sont aussi considérés comme des pollueurs. Il faut voir et s’attaquer à cette problématique.»
La psychologue souligne aussi qu’un rapport sur le suicide en milieu agricole français avait été déposé il y a deux ans. Selon celui-ci, 180 agriculteurs s’enlevaient la vie chaque année.
Selon Pierrette Desrosiers, son incursion en France lui ouvrira de nouvelles portes. «Lors de mes débuts, très peu de gens du milieu agricole croyaient en mon projet d’offrir des conférences et formations traitant de sujets tabous, tels que le burnout et la dépression. Aujourd’hui, de grandes entreprises utilisent mes services de coaching pour les accompagner dans leur développement de compétences. La France représente pour moi une belle opportunité de partager ce que tout le Québec m’a permis de véhiculer depuis plus de 15 ans et j’en suis très fière. Mon passage fera peut-être émerger un besoin là-bas. Je pourrais y retourner offrir de plus longues formations.»