La convention nationale du Parti démocrate s’amorcera lundi à Chicago

CHICAGO — Les militants se sentent revigorés par l’ascension rapide de la vice-présidente Kamala Harris au sommet du ticket démocrate, alors que la convention nationale débute lundi à Chicago après un mois tumultueux pour ce parti.

Le thème de la convention, qui s’étendra sur quatre jours, est «Pour le peuple, pour notre avenir». Les observateurs s’entendent pour dire que cet événement sera un moment clé pour les démocrates, qui chercheront à s’unir autour de leur candidate et à s’appuyer sur les dernières semaines d’enthousiasme autour de la campagne de Mme Harris.

Le président Joe Biden doit prononcer un discours lundi soir, lors duquel il devrait détailler les réalisations de son administration et expliquer comment une administration Harris poursuivrait ce travail.

Une participante, Aphrodite McCarthy, du Mississippi, soutenait lundi que M. Biden avait été un bon président, mais qu’il était difficile de créer une dynamique autour de sa campagne car il y avait de sérieuses inquiétudes quant à sa capacité à battre Donald Trump.

«Nous étions tous très inquiets», a déclaré Mme McCarthy, vêtue d’un costume de Wonder Woman. «Nous avions simplement l’impression que nous avions besoin de plus d’énergie.» Et lorsque Mme Harris a été confirmée comme candidate, «c’était comme si la lumière du jour était revenue».

Quelques semaines seulement se sont écoulées depuis que M. Biden s’est retiré de la course à la présidence en raison des critiques croissantes sur son âge et sa capacité à gagner après un débat désastreux contre son adversaire républicain, l’ancien président Donald Trump.

Les démocrates se sont rapidement ralliés derrière la vice-présidente et son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz, qui acceptera symboliquement la nomination après un appel nominal, pendant la convention, pour célébrer sa victoire.

Kelly Jacobs a assisté à cinq autres conventions nationales démocrates et elle est devenue célèbre pour porter des tenues très élaborées mettant en vedette les candidats.

Drapée dans une robe longue «Harris et Taylor Swift», Mme Jacobs a sauté de joie lorsqu’on l’a interrogée sur l’évolution de l’atmosphère parmi les démocrates depuis que la vice-présidente américaine est la candidate. «Tout est différent. Les gens sont excités», a déclaré Mme Jacobs.

L’ancien président Barack Obama, l’ancienne première dame Michelle Obama, l’ex-président Bill Clinton et l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton figurent parmi les autres intervenants qui doivent prendre la parole lors de la convention cette semaine.

«Kamala Harris et Tim Walz se battent pour le peuple américain et l’avenir de l’Amérique – Donald Trump ne se bat que pour lui-même», a soutenu la présidente de la convention, Minyon Moore, dans un communiqué publié dimanche.

Les experts estiment qu’il est peu probable que les discours entrent dans les détails sur l’approche que prendrait une administration Harris en matière de politique étrangère.

Les analystes s’attendent toutefois à ce que Mme Harris suive la voie tracée par M. Biden en ce qui concerne les relations avec le Canada.

L’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, ainsi que le député libéral ontarien John McKay, qui copréside le Groupe interparlementaire Canada-États-Unis, assisteront à la convention. Mme Hillman avait également assisté à la convention nationale républicaine à Milwaukee le mois dernier.

L’ambassadrice Hillman et d’autres membres de l’«Équipe Canada» mise en place par Ottawa et des politiciens provinciaux ont passé des mois à tendre la main à leurs homologues américains des deux grands partis en prévision des élections de novembre.

Course chaudement disputée

Les sondages restent serrés, mais les démocrates surfent sur une vague d’enthousiasme depuis que Mme Harris a pris la relève. Les sondages ont légèrement basculé en faveur des démocrates dans des États clés comme le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie.

Mme Harris est désormais à égalité virtuelle avec M. Trump dans la course à la présidence, selon un sondage du Pew Research Center publié la semaine dernière. Parmi les partisans de Mme Harris, 62 % ont indiqué qu’ils la soutenaient fermement; il y a un mois, seuls 43 % disaient la même chose à propos de M. Biden.

«C’est remarquable de voir à quel point ce changement a été efficace», a soulevé Marc Trussler, directeur de la science des données pour le programme de recherche d’opinion et d’études électorales à l’Université de Pennsylvanie.

Selon le chercheur canadien, il sera essentiel que Mme Harris continue de trouver des moyens de satisfaire la large coalition d’électeurs démocrates en se concentrant sur ce qu’ils ont en commun: un désir de liberté en matière de santé reproductive et une aversion pour M. Trump.

De nombreux éléments pourraient diviser le parti et pousser certains électeurs à ne pas aller voter en novembre. La guerre dans la bande de Gaza est probablement le plus volatile de ces facteurs.

Des milliers de militants étaient déjà rassemblés lundi à Chicago pour réclamer un cessez-le-feu immédiat dans la guerre entre Israël et le Hamas.

Les manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens tandis que des orateurs étaient applaudis lorsqu’ils affirmaient leur détermination à exprimer leur opposition peu importe qui dirigera le Parti démocrate.

La manifestante Louisa Joy estimait que le soutien américain à Israël rendait les États-Unis complices de la guerre et qu’elle voulait mettre au défi tous les dirigeants de faire mieux.

«Peu importe qui commet le génocide, cela reste un génocide», a-t-elle plaidé.