L’audience sur la révision de la détention préventive de Pat King est ajournée

OTTAWA — L’audience pour réexaminer la détention préventive de l’organisateur du convoi d’Ottawa Pat King a pris fin brusquement et de manière inattendue, mercredi, après seulement quelques heures.

Les avocats de M. King étaient en Cour supérieure de l’Ontario pour demander une révision de la décision de maintenir leur client en détention jusqu’à la tenue de son procès. La Cour avait commencé à entendre mercredi matin les arguments des parties, à Ottawa.

Les détails concernant ces nouveaux développements dans la procédure font l’objet d’une ordonnance de non-publication et ne peuvent pas être communiqués en dehors du tribunal. 

Le juge Graeme Mew a également interdit toute publication sur la raison de l’ajournement soudain, mercredi, au moins jusqu’à la reprise de l’audience jeudi.

Pat King était un acteur clé de la manifestation, devenu siège de trois semaines, contre les mesures sanitaires liées à la COVID-19 et le gouvernement fédéral. Les manifestants avaient envahi le cœur d’Ottawa à la fin du mois de janvier, bloquant des rues et faisant résonner leurs klaxons à toute heure du jour et de la nuit.

M. King fait face à 10 chefs d’accusation liés à son implication, notamment méfait, intimidation, entrave au travail des policiers et désobéissance à une ordonnance du tribunal.

Un tribunal avait refusé le 25 février de lui accorder une libération sous caution. 

Pat King est apparu mercredi fraîchement rasé, vêtu d’un jeans, d’une chemise grise et d’un gilet beige, avec les cheveux attachés. Ces audiences devaient à l’origine durer deux jours.

Le député indépendant ontarien

Par ailleurs, le député provincial ontarien Randy Hillier a annoncé mercredi qu’il avait lui aussi l’intention de se tourner vers la Cour supérieure pour contester les conditions de sa libération sous caution liées aux manifestations d’Ottawa.

M. Hillier, député indépendant, a été libéré de prison, mais fait toujours face à neuf chefs d’accusation, dont entrave ou résistance à un officier public, voies de fait contre un officier public ou agent de la paix et conseil à une autre personne de commettre une infraction.

L’une des conditions de sa libération est qu’il s’abstienne de s’opposer aux mesures sanitaires dans les réseaux sociaux ou de soutenir de telles causes. Il est également banni du centre-ville d’Ottawa, sauf pour rencontrer son avocat.

Son avocat, David Anber, a fait valoir que les conditions étaient en contradiction avec ses fonctions de député provincial. Me Anber a indiqué sur Twitter que la Cour supérieure de l’Ontario entendra la contestation de M. Hillier le 28 avril.

Une autre organisatrice du «convoi de la liberté», Tamara Lich, a également annoncé son intention de contester la condition de sa libération sous caution qui lui interdit d’utiliser les réseaux sociaux.

Les partisans de M. King semblent apporter leur contribution pour l’aider à payer toute caution qui pourrait être nécessaire en vue de sa libération potentielle. Des personnes qui prétendent être de ses amis et des membres de sa famille ont continué à exploiter sa page Facebook pendant sa détention.

Un message daté du 18 mars indiquait que «le montant pour couvrir la révision de la caution et le procès est estimé à plus de 100 000 $». La page prétend avoir collecté 62 400 $, bien que cela ne puisse pas être vérifié, car les dons ont été effectués par virement électronique directement vers une adresse courriel privée.