Le deuxième essai pour le lancement d’Artémis I est aussi annulé
Une nouvelle fuite de carburant a causé l’annulation de la deuxième tentative de lancement de la nouvelle fusée lunaire de la NASA, samedi, moins d’une semaine après le premier échec.
Artémis I devait être lancée lundi, mais des fuites d’hydrogène avaient forcé l’agence spatiale américaine à reporter le décollage. La NASA a précisé que les fuites repérées samedi ne se trouvaient pas au même endroit que celles de lundi sur la fusée haute de 98 mètres.
L’astronaute canadien David St-Jacques s’est dit en accord complet avec la décision de la NASA. «C’est un peu comme lundi, le petit garçon tout excité en moi est déçu, a-t-il lancé. L’ingénieur en moi est d’accord avec la décision. On ne peut pas se permettre d’être approximatif».
M. St-Jacques devait suivre le décollage du siège social de l’Agence spatiale canadienne situé à Longueuil.
On ignore pour le moment quel moment la NASA choisira pour sa prochaine tentative.
Selon M. St-Jacques, le temps commence à jouer contre la NASA.
«Il faut que la Lune soit au bon endroit dans le ciel, a-t-il expliqué. On a encore des possibilités jusqu’à mardi. Si cela doit aller plus loin, la prochaine fenêtre est à la fin de septembre.»
La NASA n’a pas annoncé dans l’immédiat à quel moment elle pourra tenter un nouveau lancement. Toutefois, à partir de mardi, il sera impossible de lancer la fusée pour une période de deux semaines.
De plus, si la fusée devait retourner sur le chantier pour des réparations importantes, le vol d’essai pourrait être repoussé jusqu’au mois d’octobre.
Les responsables de la NASA tiendront une conférence de presse plus tard samedi pour faire le point sur la situation.
La directrice du lancement, Charlie Blackwell-Thompson, et son équipe ont tenté de colmater la fuite de samedi comme ils l’avaient fait lundi: ils ont arrêté et relancé le flux d’hydrogène liquide dans l’espoir d’éliminer le vide autour d’un joint d’étanchéité dans la conduite d’alimentation.
Ils ont tenté la manœuvre deux fois et ont également fait circuler de l’hélium dans la conduite, mais rien n’a permis de résoudre le problème.
Mme Blackwell-Thompson a finalement arrêté le compte à rebours après trois ou quatre heures d’efforts futiles.
Artémis I, qui n’est pas habitée, se veut une mission test en prévision d’un éventuel retour des astronautes sur la Lune. La NASA cherche à envoyer la capsule qui se trouve au sommet de la fusée autour du satellite naturel permanent de la Terre afin de tester ses limites. Trois mannequins de test ont été attachés pour la mission en orbite lunaire, qui devrait durer six semaines.
«Un vol d’essai, c’est plus difficile. On pousse plus le système, souligne M. St-Jacques. On est pus exigeant. C’est le vol de certification pour le système au complet avant la prochaine mission habitée.»
Si tout se déroule sans anicroche, des astronautes, dont un Canadien, pourront monter à bord d’Artémis II afin de faire un voyage autour de la Lune en 2024. L’année suivante, l’objectif sera d’envoyer des astronautes sur la surface lunaire pour la première fois en plus de 50 ans.
Le premier vol du programme d’exploration lunaire du 21e siècle de la NASA est attendu depuis des années. Des retards répétés ont entraîné des milliards de dollars en dépassements budgétaires.
Douze astronautes de diverses missions Apollo ont atterri sur la lune de 1969 à 1972, avec des séjours de quelques jours seulement. La NASA cherche aujourd’hui à établir une base lunaire, avec des astronautes entrant et sortant pendant des semaines à la fois.
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Comprend le reportage de l’Associated Press