Valérie Plante exhorte Ottawa à terminer la liste des armes d’assaut interdites

MONTRÉAL — La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a apporté son soutien à PolySeSouvient, un groupe de défense du contrôle des armes à feu, qui exhorte Ottawa à compléter la liste d’armes d’assaut interdites avant que le programme fédéral de rachat n’entre en vigueur.

Des membres de PolySeSouvient, qui représente les survivantes et les familles de la tuerie de l’École polytechnique de 1989, ont rejoint Valérie Plante à l’hôtel de ville, mardi.

«Je suis convaincue que le gouvernement fédéral a tout ce qu’il faut pour faire ce qu’il a dit qu’il ferait l’année dernière (…) et inscrire toutes les armes d’assaut sur la liste afin de compléter le programme de rachat», a déclaré Mme Plante.

«Il n’y a pas de solution magique, il doit y avoir différents niveaux, différents types de solutions gouvernementales et c’est une solution que seul le gouvernement fédéral peut mettre en place.»

Le groupe a indiqué qu’il avait rencontré le ministre fédéral de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, il y a un an, et qu’il leur avait assuré que la liste serait complétée d’ici ce mois-ci.

En mai 2020, plus de 1500 modèles d’armes à feu ont été interdits par le gouvernement libéral à la suite de la fusillade de masse en Nouvelle-Écosse qui avait fait 23 morts, dont le tueur.

Cependant, PolySeSouvient affirme qu’il reste environ 450 armes à feu de type assaut qui ne figurent pas sur cette liste. Certaines de ces armes à feu, selon le groupe, sont de légères variantes des armes interdites en 2020. Le groupe souhaite que la liste du gouvernement soit mise à jour avant le début du programme de rachat du gouvernement fédéral.

«La criminalité ne s’arrêtera pas avec cela, il y aura de nouveau de la violence, mais un outil très, très dangereux disparaîtra de nos rues», a déclaré Nathalie Provost, une survivante de la tuerie de l’École Polytechnique du 6 décembre 1989, une fusillade de masse antiféministe qui a tué 14 femmes.

Mme Provost dit craindre que les propriétaires d’armes interdites il y a quatre ans n’utilisent simplement l’argent du rachat pour acheter de nouveaux modèles d’armes d’assaut qui ne figurent pas sur la liste.

«Si vous lancez un programme de rachat avec une liste incomplète, c’est un peu du gaspillage, car les gens pourront récupérer leur argent et acheter de nouvelles armes d’assaut», a expliqué Mme Provost.

Le ministre LeBlanc avait déjà indiqué que le rachat d’armes promis depuis longtemps commencerait cet automne.

Le gouvernement achètera dans un premier temps les armes à feu interdites dans les magasins de détail et les fera détruire. Un programme de rachat individuel pour les personnes qui possèdent des armes prohibées commencera l’année prochaine.

Gabriel Brunet, porte-parole du ministre LeBlanc, a déclaré qu’environ 2000 modèles d’armes à feu seront couverts par le programme d’indemnisation et que les deux phases devraient être opérationnelles d’ici l’expiration d’un ordre d’amnistie le 31 octobre 2025.

«En participant au programme, les propriétaires et les entreprises seront indemnisés équitablement pour leurs armes à feu — mais s’ils décident de ne pas participer, non seulement ils ne recevront pas d’indemnisation, mais ils seront toujours obligés de les rendre inutilisables avant l’expiration de l’ordre, sous peine de poursuites pénales», a déclaré M. Brunet dans un communiqué envoyé par courriel.

Heidi Rathjen, coordonnatrice du groupe de contrôle des armes à feu, a indiqué que des centaines d’armes fabriquées par des fabricants sont évidemment des armes d’assaut, mais ne sont pas restreintes, ce qui signifie qu’elles sont réglementées de la même manière que les fusils de chasse.

En mai 2020, un premier décret du ministre de la Sécurité publique de l’époque, Bill Blair, a interdit 1500 modèles d’armes à feu de type assaut et leurs variantes.

«Nous comptons sur le ministre LeBlanc pour interdire par un deuxième décret avant le lancement du rachat afin de nous assurer que le rachat inclut toutes les armes d’assaut», a expliqué Mme Rathjen.

«L’industrie s’adapte et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons besoin d’une interdiction permanente des armes d’assaut, car elles vont (…) concevoir spécifiquement (une arme) pour contourner les critères qui existent.»

Le 35e anniversaire du massacre de Montréal sera célébré le mois prochain.